Pour l’installation Les géants de la nation, j’ai rassemblé une quantité de drapeaux de différent pays que j’ai découpés pour en faire de nouveaux patchworks.
A l’heure où l’Europe ferme ses frontières et où la peur de l’autre se propage, j’ai voulu désacraliser l’idée de nation et de son « pouvoir », mélanger les appartenances territoriales, mixer les drapeaux de manière désinvolte et aléatoire jusqu’au non respect des symboles qu’ils incarnent. Ces géants drapés comme des fantômes sortent du sol pour nous déraciner.
Rendre ces drapeaux « non identifiables » se heurte à l’impossibilité d’en neutraliser les codes tant leurs formes et couleurs sont gravées dans les consciences collectives.
Ces drapeaux découpés et assemblés finissent également en guirlande légère et anodine de petits fanions flottant dans le ciel, tels des cerfs-volants qui annonceraient un événement heureux.
Dans l’attente d’une fête joyeuse mais ironique, j’aborde des sujets vifs comme celui de la migration des peuples, un hymne à la vie, à la mort.
Centre de la tapisserie et des Arts: Muraux et des Arts du Tissu Tournai
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